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mardi 23 juillet 2024

Présidentielle américaine : pourquoi l'avènement de Kamala Harris n'a rien d'une bonne nouvelle pour Donald Trump


Ils envisagent de porter plainte. L'équipe de campagne de Donald Trump estime que l'éventuel remplacement de Joe Biden par Kamala Harris dans la course à la Maison-Blanche les lèse des millions de dollars qu'ils ont déjà investis dans des clips visant l'actuel président. Il semble toutefois que cette substitution avait été envisagée par le camp républicain, qui avait préparé des vidéos visant expressément l'actuelle vice-présidente. 

Reste que Donald Trump doit revoir toute sa stratégie face à une potentielle candidate qui n'offre aucun des angles d'attaque qu'il réservait à Joe Biden, à commencer par l'âge. Et le laisse à découvert sur ses propres points faibles, comme sa récente condamnation ou son rapport aux femmes. 

La question de l'âge

Donald Trump et une bonne partie du camp républicain n'ont cessé de pilonner Joe Biden sur son âge. À 81 ans, il est le plus vieux président de l'histoire américaine, et ses sorties récentes, depuis le débat calamiteux contre son adversaire en juin dernier, n'ont pas cessé de faire grossir le doute jusque dans son propre camp. Et près de 90% des Américains avaient estimé, dans un sondage récent, qu'il était trop vieux pour briguer ou assumer un nouveau mandat. Le candidat républicain ne l'attaquait d'ailleurs que rarement ces dernières semaines, laissant les démocrates s'enfoncer tout seuls dans une crise de doute.

Mais en se retirant, Joe Biden laisse Donald Trump face à son propre âge. Celui-ci n'est son cadet que de quatre ans, et est devenu ce dimanche, à 78 ans, le plus vieux candidat qui se soit jamais présenté à une élection présidentielle américaine. Face à lui, Kamala Harris n'aura que 60 ans lors de l'élection du 5 novembre, et son équipe a déjà fait savoir qu'elle ne se gênerait pas pour l'attaquer sur son âge ou son état de forme.

class="jsx-187601811 InterTitle" data-module="article-extract" style="box-sizing: border-box; color: var(--color-deepBlue); font-family: Overpass, -apple-system, BlinkMacSystemFont, "Segoe UI", Roboto, Oxygen, Ubuntu, Cantarell, "Fira Sans", "Droid Sans", "Helvetica Neue", sans-serif; font-size: 38px; font-weight: 300; line-height: 45.6px; margin: 20px 30px; text-align: start;">Une procureure face à un criminel

Joe Biden avait relativement épargné Donald Trump quant aux diverses poursuites judiciaires dont il fait l'objet. Cela ne devrait pas être le cas de Kamala Harris, a déclaré sa vice-secrétaire de cabinet. La vice-présidente s'est d'abord fait connaître du grand public comme procureure générale de Californie, une charge qu'elle a exercée de 2011 à 2017. Plusieurs commentateurs américains ont relevé très tôt que l'affrontement probable à venir entre elle et Donald Trump mettrait aux prises une magistrate à poigne et un repris de justice. Lors d'un évènement de campagne ce lundi 22 juillet au soir, à l'occasion de sa première prise de parole publique depuis le désistement de Joe Biden, Kamala Harris a d'ailleurs attaqué : "Je vois bien le genre de gars qu'est Donald Trump", le comparant à un "prédateur" et à un "escroc".

Le 30 mai dernier, l'ancien président a été reconnu coupable de 34 chefs d'accusation dans l'affaire de sa tentative de dissimulation d'une relation avec une actrice de films pornographiques. Si elle parvient à incarner habilement la vertu contre le vice, Kamala Harris pourrait attirer dans le giron démocrate des électeurs du centre-droit choqués par les libertés que prend Donald Trump avec la loi, mais jusqu'ici peu enthousiastes à l'idée de voter Biden.

La question de l'avortement

C'est un dossier dont Kamala Harris s'est emparée très tôt, et qui avait aidé les démocrates à éviter la déroute annoncée lors des élections de mi-mandat en novembre 2022. Quelques mois plus tôt, les juges de la Cour suprême avaient annulé l'arrêt Roe vs Wade, qui garantissait aux femmes le droit d'avorter sur tout le territoire américain. En rendant la décision aux juridictions inférieures, la Cour suprême avait permis à de nombreux États dirigés par des Républicains de mettre fin au droit à l'avortement, ou de le rendre plus difficile. 

C'est un des motifs de campagne déjà annoncés par l'équipe de Kamala Harris, que son engagement précoce sur la question rend légitime face à un Trump vu comme l'instigateur de la perte de ce droit. Celui-ci a démontré lors du scrutin de 2016, en battant Hillary Clinton, qu'affronter directement une femme n'était pas un problème infranchissable pour lui. Mais l'électorat féminin reste échaudé par sa condamnation l'an dernier pour abus sexuel, et par les nombreuses démonstrations de misogynie dont il s'est rendu coupable tout au long de sa carrière. Le New York Times a d'ailleurs relevé que de nombreuses donatrices et mouvements féministes s'étaient manifestés en seulement quelques heures pour financer la campagne de Kamala Harris.

Parce qu'elle n'est pas Joe Biden

Jusqu'alors, les principales difficultés de la campagne démocrate tenaient aux doutes sur les capacités de Joe Biden, à certains de ses positionnements réels ou supposés, et à une certaine lassitude. Avec l'arrivée d'une femme issue des minorités, Donald Trump incarne désormais seul la figure du "vieux mâle blanc". Par ailleurs, une partie de l'aile gauche du parti démocrate, si elle n'envisageait pas un instant de se reporter sur Trump, menaçait de ne pas voter pour Joe Biden à cause de son soutien à l'offensive israélienne sur la bande de Gaza. L'arrivée de Kamala Harris, moins en avant jusqu'ici sur ce dossier, pourrait remobiliser cet électorat qui semblait devoir faire défaut en novembre prochain.

C'est ce souffle nouveau que redoute le candidat républicain, lui qui paraissait porté par des vents favorables ces dernières semaines. La levée d'une partie de ses ennuis judiciaires, les doutes sur les facultés de Biden, et la récente tentative d'assassinat contre lui, l'avaient amené en triomphe à la Convention républicaine du 15 au 18 juillet dernier, où il avait formellement été désigné comme le candidat du camp conservateur. Deux jours plus tard, avec l'annonce du retrait de Joe Biden, la donne a changé. Si ses partisans sont toujours galvanisés, au point de voir la main de Dieu derrière le fait que la balle qui le visait ait manqué sa cible, les démocrates pourraient retrouver, avec Kamala Harris, l'élan qui leur manquait depuis plusieurs mois. 

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