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mercredi 31 juillet 2024

La pression s’accroît sur Nicolas Maduro au Venezuela


 La pression internationale s'est nettement accrue mercredi sur le président vénézuélien Nicolas Maduro, qui tente de faire reconnaître sa réélection contestée, y compris par la force dans la rue. Il est désormais sommé par un nombre croissant de pays de procéder à un nouveau « décompte transparent » des résultats.

Dans un communiqué signé des chefs de la diplomatie du Canada, de la France, de l'Allemagne, de l'Italie, du Japon, du Royaume-Uni et des États-Unis, ainsi que du haut représentant de l'Union européenne, le G7 a appelé Caracas à publier en pleine transparence les résultats électoraux détaillés du scrutin de dimanche.

Exprimant de graves inquiétudes sur les résultats [...] et sur la manière dont s'est déroulé le processus électoral, le G7 a demandé que ce nouveau décompte soit partagé immédiatement avec l'opposition et les observateurs indépendants.

Les autorités du Venezuela doivent mettre fin aux détentions, à la répression et à la rhétorique violente contre les membres de l'opposition, a par ailleurs tonné le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell, dans la foulée du premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez exigeant transparence et respect des droits fondamentaux.

À l'échelle régionale, le président colombien Gustavo Petro, qui a pourtant renoué les liens ces deux dernières années avec le Venezuela chaviste, a lui aussi exprimé de sérieux doutes sur les résultats et demandé un décompte transparent des voix et des procès-verbaux

Mardi, dans un entretien téléphonique, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva et son homologue américain Joe Biden ont convenu de l'importance d'avoir des résultats détaillés complets.

M. Maduro, 61 ans, a été proclamé réélu pour un troisième mandat jusqu'en 2031, avec 51,2 % des voix contre 44,2 % pour son adversaire, Edmundo Gonzalez Urrutia. L'opposition dénonce une fraude massive et exige un dépouillement transparent des bulletins de vote.


Manifestations

À ce jour, le Conseil national électoral (CNE), sous l'autorité du pouvoir, n'a pas encore proclamé les résultats détaillés du scrutin, comme l'exige l'opposition.

Selon un communiqué officiel, M. Maduro devait se rendre mercredi au Tribunal suprême pour une activité présidentielle très importante.

Des manifestations propouvoir sont prévues ce même jour dans les rues de Caracas, où l'activité a repris timidement dans les quartiers aisés, mais restait paralysée dans le reste de la capitale, a constaté l'AFP.

L'opposition a dénoncé une escalade de la répression et l'arrestation d'un de ses cadres, Freddy Superlano. Nicolas Maduro en a rejeté la faute sur ses rivaux, avertissant que la justice passera contre les diables et les démons, tonnant une nouvelle fois contre le fascisme supposé du camp rival.

Le président de l'Assemblée nationale, Jorge Rodriguez, a estimé que Maria Corina et Edmundo devaient être arrêtés, les accusant d'être responsables des manifestations postélectorales.

Crise sans précédent

Le Venezuela, longtemps une des nations les plus riches d'Amérique latine, est exsangue, empêtré dans une crise sans précédent : effondrement de la production pétrolière, PIB réduit de 80 % en dix ans, pauvreté et systèmes de santé et éducatif délabrés. Plus de sept millions de Vénézuéliens ont fui leur pays.

Pilier du pouvoir sous le président Hugo Chavez de 1999 jusqu'à sa mort en 2013, comme sous son dauphin Nicolas Maduro, l'appareil sécuritaire tient entre ses mains une bonne partie du destin du Venezuela.

Le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino, a d'ores et déjà réaffirmé la loyauté absolue des forces armées à M. Maduro, qui a par ailleurs comme alliés la Chine, la Russie, l'Iran et le Nicaragua.

L'Organisation des États américains (OEA) a quant à elle dénoncé une manipulation aberrante.

Neuf pays d'Amérique latine (Argentine, Costa Rica, Équateur, Guatemala, Panama, Paraguay, Pérou, République dominicaine, Uruguay) ont appelé dans une déclaration commune à un réexamen complet [des résultats] avec la présence d'observateurs électoraux indépendants.

En représailles, le Venezuela a retiré son personnel diplomatique de sept États de la région et rompu ses relations avec le Pérou, qui a reconnu le candidat de l'opposition comme président légitime.



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